Dedans avec les miens
Oh merci Monsieur le Premier Ministre pour cette rampe de lancement à notre News qui donne des ailes et au-delà. Merci aussi d’avoir précisé votre pensée poétique : dedans avec les miens et dehors en SIX citoyens, à moins que ça ne soit dehors en Six-Toyens ? Si vous aviez dit dehors en Trois-yens, Musair aurait dû photoshoper la première œuvre du Bain de printemps pour la conformer au nouveau protocole sanitaire. Il n’en est rien. Nous avons 6 jeunes, qui ont bien planqué leurs bouteilles. TOUT VA BIEN ! Vous pouvez vous plonger dans la première capsule sonore de notre nouveau Bain de saison à savourer ici. Et lire cette News sans risque d’amende, pour prendre un bol d’air avec la Hudson River School.
Dehors en Américains
Elle est peu connue cette peinture pionnière américaine de la Hudson River School. Et pourtant, elle est assez identifiable. Elle se manifeste par des paysages à couper le souffle et à perte de vue. Des paysages dont rares sont les observateurs à pouvoir les associer à un peintre, mais dont on devine instinctivement qu’ils ne sont ni Français, ni Européens. Ils sont d’un autre continent, immenses, sans villages, ni clochers, des jardins d’éden ou des terres sauvages. Pour les nommer, on parle de wilderness. On a presque tendance à l’oublier vu d’aujourd’hui et vu d’ici, mais dans les années 1830, quand se manifestent ces premiers peintres, on sort à peine de la guerre d’indépendance américaine. Les Américains ont tout à découvrir encore de leur pays continent dont ils n’occupent qu’un bord. A perte de vue, c’est souvent ce qui permet de situer ces toiles. Montagnes immenses, chutes d’eau spectaculaires, forêts sauvages, des terres préservées de la main humaine (blanche) dans un pays fait pour la conquête.
Conquérir
L’indépendance, la liberté, l’autonomie et l’art de se représenter ! L’histoire a rassemblé a posteriori de nombreux peintres aux itinéraires divers dans la Hudson River School, le premier mouvement artistique américain. Ce courant a un initiateur, identifié comme tel de son vivant, Thomas Cole (1801-1848), qui devient aussi le fondateur de la première école d’art du territoire : The National Academy à New-York. L’histoire de l’art attache ensuite beaucoup de peintres à ce mouvement informel. Les uns et les autres travaillent plutôt isolément, mais traversés par la même histoire, ils subissent les mêmes influences.
Ces peintres ne sont pas tous Américains de naissance bien sûr, beaucoup de nouveaux venus sur le continent. A défaut d’écoles d’art, le voyage en Europe fait nécessairement partie d’une éducation souvent autodidacte. Ce qui distingue ces premiers self-made painters, c’est justement leur capacité à convertir l’héritage européen en peinture pleine d’Américanité.
Thomas Cole, The Oxbow, ca 1835-36. Les méandres de la rivière Connecticut, entre nature sauvage et nature domestiquée. The MET.
Pour quel Nouveau Monde ?
C’est là que ces toiles, au-delà de l’esthétique, deviennent passionnantes. Elles font nation, elles sont romantiques et politiques. Chaque peintre de la Hudson River School aura ses convictions et ses messages. Leur point commun, la conscience que Dieu et Andrew Jackson (président de 1829 à 1837) ont confié aux Américains les rennes du chariot de leur destin, une terre promise et des missions. Qu’adviendra-t-il de cette liberté ? Dieu, l’Homme et la Nature, ces toiles parlent du pouvoir des uns sur les autres. Dans cette constellation de peintres, Jérome B Thompson (1814-1886), avec qui vous ferez connaissance dans la capsule sonore, se distingue par une certaine forme d’optimisme et de réconciliation de l’homme avec son environnement naturel. A la fois subjugué par les beautés immenses, comme dans ce pique-nique avec vue sur le Lac Champlain. Ou heureux dans une nature domestiquée et nourricière.
Comme une publicité pour AirBnB, les plaisirs des villégiatures campagnardes au-delà de New York. Jerome B Thompson, Summer Flowers, 1859, The MET.
Le monde d’après
Alors que les Européens ont accordé très vite tout leur intérêt aux auteurs américains de cette époque, comme Edgar Allan Poe ou Walt Whitman, les peintres pionniers n’ont pas connu le même sort. Ils ont été totalement négligés par l’histoire de l’art qui s’écrit alors sur le Vieux Continent. Pourtant, il est vraiment agréable d’y lire la fougue et les questions du monde d’après… Dans notre capsule du Bain de Printemps consacrée aux jeunes et aux terrasses, nous avons choisi de confier les platines aux rappeur Ashkidd, à son spleen, amoureux, voyageur et un peu trop fumeur. Pour les grands espaces.
Happy Hour
C’est notre capsule immergée dans cette toile, à découvrir ici !